— DOSSIER : Rénovation de la toiture —
Toit en pente, le bon choix
La toiture en pente s’inscrit au cœur de l’architecture et du patrimoine de nos régions. Déclinable dans des formes et des matériaux quasi infinis, fruit du savoir-concevoir de l’architecte, elle établit un lien entre le présent et le passé et participe à la lutte contre la standardisation de l’environnement urbain.
Elle permet par l’aménagement des combles d’augmenter considérablement la surface habitable de la maison.
C’est également le support idéal des innovations architecturales et
technologiques (Panneaux photovoltaïques, récupération des eaux de pluie, isolation par l’extérieur et l’intérieur…) qu’elle intègre et valorise aisément, simplement et au meilleur coût.
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Un toit sain et qui dure
Un toit habitable
Un toit innovant
Un toit performant
Un toit sain et qui dure
La toiture en pente est réputée la plus accessible économiquement et la plus fiable dans le temps. De par sa conception, elle permet une évacuation optimale des eaux de pluies contrairement au toit plat qui du fait d’un écoulement plus difficile de l’eau de pluie ou de la neige peut présenter de plus nombreuses pathologies et conduire selon les analyses des assureurs spécialisés à une plus grande sinistralité. Son rapport investissement/entretien-fonctionnement est inégalable !
Des études récentes montrent que pour une maison à un ou deux niveaux, à même surface habitable, le coût global d’une toiture en pente, en incluant la construction et l’entretien, est toujours inférieur à celui d’un toit fait de dalles béton « étanchéifiées ».
Par ailleurs, ce dernier exige une intervention lourde pour refaire l’étanchéité tous les 30 ans en moyenne, alors que les tuiles terre cuite ou les éléments métalliques ont une durée de vie proche de 100 ans. Dans le cas d’une toiture constituée de petits éléments, il est également aisé d’en changer un seul en cas de besoin, ce qui coûte bien moins cher que de changer de grandes dalles d’ardoise ou de béton !
La toiture en pente utilise non seulement des matériaux durables mais également sains et respectueux de l’environnement. Les tuiles de terre cuite comme le zinc laminé ne dégagent pas de composés organiques volatils (COV) et ne favorisent pas le développement des moisissures.
Enfin, la présence d’une charpente en bois, associée à la toiture pentue, permet de diminuer significativement l’empreinte carbone du bâtiment en stockant le CO2 pendant toute sa durée de vie.
Arch house, Ilhavo (Portugal)
Arch house, Ilhavo (Portugal)
Maison individuelle, Lisbonne (Portugal)
Un toit habitable
Quand le prix du mètre carré atteint des sommets, déménager peut sembler impossible ou compliqué. L’aménagement des combles est alors le moyen le plus économique d’obtenir de l’espace supplémentaire, sans conséquence sur le foncier. On estime que l’opération, parce qu’elle économise en terrain et matériaux, coute jusqu’à 6 fois moins cher que la construction d’une extension.
On peut, en maison individuelle, profiter de l’espace disponible sous les toits ou dans les immeubles envisager le rachat des espaces sous les toits appartenant à la copropriété qui seraient sous valorisés.
C’est une solution facile et rapide, puisqu’il s’agit seulement d’un aménagement. Les combles peuvent être assez spacieux et avoir une hauteur suffisante pour les transformer en de véritables chambres, belles et confortables ou en bureau tranquille et spacieux fort utile en cas de télétravail.
Dans ce cas, l’apport en luminosité est un élément essentiel car il contribue à notre bien-être. Il est en effet prouvé qu’une maison bien éclairée contribue au bon moral de ses occupants. Elle joue un rôle positif sur notre humeur, notre appétit ou encore notre joie de vivre et régule également le stress. Par ailleurs, combiné avec une isolation thermique performante et une ventilation adaptée, l’apport en lumière extérieure participe à la réduction de ses consommations énergétiques sans risque de surchauffe en été.
Les fenêtres de toit ou puits de lumière apportent un éclairage naturel et une aération des combles aisée, même par temps de pluie.
La conception ventilée à double couche (anciennement appelée toit froid), associée à une bonne isolation, offre la meilleure protection contre les bruits environnementaux tels que le bruit des avions et du trafic, mais également du vent et de la pluie. Contrairement au toit plat, la pluie ne touche pas la surface du toit verticalement.
Cela se traduit par une atmosphère plus calme et une sensation d’espace plus détendue.
Enfin, aménager les combles c’est également valoriser efficacement son patrimoine. Ainsi dans le cas d’une maison de 100 m² d’emprise au sol, on peut créer 40 à 60 m² supplémentaires habitables, pour un coût largement inférieur à leur valeur additionnelle. En effet, 1 m² habitable aménagé en comble coûte de 500 à 1000€/ m² selon le confort, soit 4 fois moins cher que son prix à la revente*.
Les projets de surélévation permettent également de créer de nouvelles surfaces habitables sans mobiliser de zone urbaine supplémentaire. Dans le cas d’immeuble collectif, la vente de ces nouveaux logements peut permettre de financer les travaux ainsi que la rénovation de l’ensemble de l’immeuble. Ces projets de surélévation, avec ajout d’un toit en pente, s’inscrivent ainsi dans une politique de densification bénéfique aux habitants à tous les niveaux (économique, social, environnemental et architectural).
*Prix moyen de m² à l’achat en IDF en 2020 – Source Seloger.com
Un toit innovant
Le toit solaire n’est aujourd’hui plus une option. Il répond en effet aux attentes des occupants et aux enjeux de préservation de la planète, et prend légitimement sa place dans les modes de construction de l’habitat en 2021 aussi bien en neuf qu’en rénovation. Alors que selon le SDES en 2018 près de 41 % des résidences principales, en France, étaient classées en catégories E à G, la consommation d’énergie finale du secteur résidentiel doit décroître afin d’accéder à la neutralité carbone à l’horizon 2050.
En France, afin de produire un maximum d’électricité photovoltaïque, les panneaux solaires doivent idéalement avoir une inclinaison de 30 à 35° par rapport à l’horizontal ce qui permet aux capteurs d’être perpendiculaires aux rayons solaires.
Les toits en pente idéalement orientée Sud Sud-Est ou Sud-Ouest sont donc particulièrement bien adaptés à l’installation de panneaux photovoltaïques et solaires thermiques. Le couvreur garantit leur parfaite intégration sans avoir à percer plan d’étanchéité (contrairement aux toitures plates).
Limiter la consommation d’eau est également un enjeu écologique fort. La récupération et l’utilisation des eaux pluviales (lavage, WC…) permet de :
– Réduire le stress hydrique. Chaque mètre cube d’eau de pluie consommé n’est pas pompé dans une nappe phréatique souterraine ou un point de captage aérien,
– Maitriser le ruissellement urbain (en évitant la saturation des réseaux de collecte et d’épuration et une potentielle pollution en cas de débordement),
La toiture pentue offre un drainage optimal des eaux de pluies même importantes. Les eaux récoltées sont de bonne qualité, dépourvues de polluants organiques (fréquemment relargués dans le cas de membranes synthétiques ou bitumineuses).
Un toit performant
La zone la plus critique concernant les déperditions énergétiques du bâti est le toit, responsable en moyenne de 25 à 30% des déperditions. « L’isolation de la toiture est donc la plus rentable, c’est la première étape à réaliser car le potentiel d’économies d’énergie est important. En effet, l’air chaud, plus léger, s’élève naturellement et vient en grande partie se loger sous le toit », explique l’Agence de l’Environnement et de la maîtrise d’énergie (ADEME).
À surface habitable équivalente, une maison avec combles aménagés isolés est plus compacte et présente une surface totale de déperditions thermiques inférieure à une maison avec toit terrasse. En choisissant d’aménager des combles plutôt que de créer une extension, il est possible de réaliser jusqu’à 70% d’économie en utilisant 25% d’isolation en moins. Une étude de Tribu-énergie démontre aussi que, pour une maison avec une toiture en pente et des combles aménagés, l’économie en énergie primaire est de 12% par rapport à une maison avec toiture terrasse.
Compacité et Performance énergétique
La compacité de l’habitation a une forte influence sur la consommation énergétique. Plus une maison sera compacte, plus sa consommation énergétique sera réduite.
La compacité (C) d’un bâtiment équivaut au rapport entre le volume protégé (V) et la surface de déperdition (AT). Le volume protégé concerne tout ce qui se trouve à l’intérieur de la partie isolée. Les surfaces de déperdition sont formées par les murs, les fenêtres, les toits et les dalles de sol qui jouxtent l’environnement extérieur, le sous-sol ou les espaces non-chauffés attenant.
La Toiture pentue plus performante
Une maison cubique coiffée d’un toit à deux versants est plus compacte qu’une maison cubique coiffée d’une toiture plate.
Dans l’exemple ci-contre, une maison surmontée d’un toit à deux versants sera 8,5% plus compacte qu’une même maison surmontée d’une toiture plate ! De plus, compact ne veut pas dire petit. Au contraire, grâce au toit à deux versants, le volume habitable dans l’exemple ci-joint sera 25% supérieur.
Par rapport à une même maison surmontée d’une toiture plate, la toiture en pente permet donc de construire plus compact mais aussi plus spacieux. Quand une maison dotée d’un toit plat présente une configuration différente d’un cube – ce qui est souvent le cas dans la réalité -, la différence de compacité par rapport à une même maison dotée d’une toiture en pente sera souvent encore plus importante.
Dans le cas de combles déjà aménagés, il peut être nécessaire de renforcer l’isolation pour se conformer aux exigences réglementaires ou bénéficier d’aides appropriées.
Les techniques d’isolation sont simples et multiples. Elles n’engendrent en général pas d’importants travaux sur l’enveloppe et s’avèrent parfois moins coûteuses que l’isolation des murs.
La solution la plus courante est l’isolation du comble par l’intérieur. Dans ce cas, la pose de l’isolant (en panneaux ou rouleaux semi-rigides) se fait en-dessous de la toiture existante. La couverture n’est donc pas impliquée dans les opérations. L’isolant pourra être constitué d’une seule couche (et appliqué directement aux chevrons) ou de deux couches (la première calée entre les chevrons et la seconde la recouvre en couches croisées).
L’isolation peut être également réalisée par l’extérieur (au milieu de la couverture et de la charpente) afin de ne pas réduire le volume exploitable.
Cette dernière solution sera généralement envisagée dans le cadre d’une réfection globale du toit ou si l’on tient à conserver le volume disponible des combles. Cette méthode d’isolation, également appelée « Sarking », évite toute forme de pont thermique et permet également de continuer à habiter les combles pendant les travaux.
Dans le cas d’une toiture plate qui ne dispose pas d’une lame d’air, le choc thermique du rayonnement direct et l’impossibilité de dissiper cette chaleur en cas d’isolation par l’intérieur impose, quasi de facto, d’opérer par l’extérieur.
La ventilation de la toiture en pente est essentielle pour assurer une protection et permet de garantir le confort thermique. Elle doit être déterminé en fonction du degré de pente, des conditions climatiques de l’habitation qui caractérise le dispositif le mieux approprié.
Elle peut être naturelle en exploitant le principe du courant d’air, ou effet « cheminée ». On crée pour cela des entrées d’air en parties basses des pièces principales et des sorties d’air en partie haute des pièces humides, via la couverture et des tuiles ou ardoises chatières. Quand les combles sont bien isolés, la ventilation naturelle devient parfois insuffisante. Il faut alors recourir à une ventilation mécanique, si possible contrôlée.
Les toits dessinent le paysage des villes et des campagnes, ils dessinent l’horizon tout comme le fait le sol.
La toiture en pente s’inscrit au cœur de l’architecture et du patrimoine bâti. Fort marqueur de l’identité locale et régionale, elle assure le lien et garantit l’harmonie esthétique entre les bâtiments anciens et les bâtiments contemporains.
La toiture en pente se décline en une variété infinie de formes et de matériaux. On trouve ainsi des toits plus ou moins pentus, à une, deux, trois, quatre pentes et parfois plus, des toits en appentis, des toits à deux croupes, des toits à pavillon, des toits mansardés, des toits cintrés, des toits avec ou sans lucarnes…
De chaleureusement historique à audacieusement contemporaine, la toiture en pente conjugue tradition et innovation. Elle libère la créativité de l’architecte et du maitre d’ouvrage confère à l’ouvrage sa personnalité.
Le toit est également celui qui protège et fini les édifices, il est le chapeau qui termine la tenue. Habiter sous les toits c’est aussi avoir une relation accentuée avec l’extérieur, c’est ressentir les changements climatiques, le passage des nuages, l’arrivée d’un orage mais c’est tout à la fois se sentir enveloppé et protégé.
Projet Kaprijke – Osar Architects
Maison de Santé des Eaux Vives, Corrèze (France)
Les enjeux Promotoit